En architecture, c’est une star. À tel point qu’il est connu au-delà de sa discipline. Que l’on s’intéresse ou non aux bâtiments, le nom de Frank Gehry est familier après plus de soixante ans de carrière. Canadien d’origine, Frank Gehry se familiarise avec l’architecture lors de ses études à l’université de Californie du Sud, encouragé par le céramiste et verrier Glen William Lukens. Celui qui s’appelle encore Frank Owen Goldberg en ressort diplômé en 1954. Le jeune homme a alors 25 ans et continue sa formation à la Harvard Graduate School of Design, où il suit des études d’urbanisme. Pendant un an, il se familiarise avec des notions qui lui seront par la suite essentielles.

Si la fin des années 1950 seront pour lui des années d’apprentissage auprès de certains grands maîtres tels que le Français André Remondet, le début de l’année suivante marque son entrée définitive dans la cour des grands. C’est en effet en 1962 que Frank Gehry ouvre son agence, la Frank O. Gehry and Associates Inc., à Los Angeles. Les premières années de sa carrière ne sont toutefois pas les plus emblématiques pour l’architecte. S’il y a bien les Easy Edges, série de meubles en carton d’emballage qu’il développe en 1969 pour la commercialiser trois ans plus tard, il faut attendre la fin des années 1970 pour que son génie créatif soit internationalement reconnu.

Une signature architecturale

Ce qui fait l’originalité de Frank Gehry ? Sa faculté à utiliser certains matériaux et les lignes anticonformistes de ses bâtiments. Et c’est avec sa propre maison que l’architecte va le montrer. En 1978, il la rénove de manière originale. À Santa Monica, où il vit, ses voisins ont tout loisir de contempler ce qui ressemble à une véritable œuvre d’art. Plus qu’une habitation, c’est un amalgame de métal, de bois et de verre. Des cubes et des panneaux de formes diverses s’entrecoupent afin de créer un design novateur. L’habitation de Frank Gehry fait des envieux et c’est ainsi qu’en 1984, il va s’inspirer de sa propre maison pour concevoir celle de l’artiste Lynn Norton, à Venice Beach. Comme c’était déjà le cas quelques années plus tôt, la déconstruction s’impose comme un mantra à l’artiste.

Désormais reconnu par ses pairs, Frank Gehry va être mis à l’honneur au travers de différentes expositions, à l’image de l’événement « The Arquitecture of Frank Gehry » au Walker Art Center de Minneapolis, qui va ensuite voyager aux Etats-Unis et au Canada. Les premiers pas vers une internationalisation de son œuvre, en quelque sorte. À partir de la fin des années 1980, l’architecte va réaliser plusieurs bâtiments emblématiques en Europe. Ce sera le cas du Vitra Design Museum à Weil am Rhein en Allemagne, du musée Guggenheim à Bilbao ou encore de la Maison dansante à Prague.

Figure de la Pop Culture

Au fil de sa carrière, Frank Gehry devient un véritable monument de la pop culture. En guise de consécration, il a ainsi été représenté dans un épisode de la série Les Simpson comme concepteur d’un opéra pour la ville fictive de Springfield. Le réalisateur américain Sydney Pollack a, quant à lui, mis l’artiste à l’honneur dans son documentaire « Esquisses de Frank Gehry », sorti en 2005.

À 90 ans passés, l’architecte ne compte pas raccrocher, loin de là. En 2022, une nouvelle création verra le jour. Ce sera le Guggenheim d’Abou Dabi, musée dont la construction pourrait s’apparenter à celle d’une cathédrale. Annoncée en 2006, puis repoussée en 2012 et 2017, l’ouverture du bâtiment est donc prévue pour l’an prochain. Une autre réalisation majeure dans l’œuvre de Frank Gehry ? Affaire à suivre.