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Liège: une rétrospective du photographe Hubert Grooteclaes au Curtius

Hubert Grooteclaes, "Marianne", 1971 (détail).

© DR

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Par Alain Delaunois

Cet autodidacte, venu à la photographie par passion, tenait un studio de portraits, galerie Cathédrale, à Liège. Il commença en portraitiste des familles, puis des vedettes qui venaient au Gymnase ou au Forum, comme Louis de Funès, Jean Marais ou Léo Ferré. Avec ce dernier, dès 1959, il noua une véritable amitié. Et il réalisa pour lui de nombreuses pochettes de disques. Hubert Grooteclaes était également célèbre pour ses photographies floutées et coloriées, pleines de nostalgie. Elles ont été prises dans le Pays de Herve, en Martinique, à Paris, à Tokyo... Madeleine Grooteclaes, l'une des trois filles du photographe, témoigne de cet intérêt pour le flou. "Ses images floues étaient réalisées avec une optique particulière. Puis il les tirait, les virait, leur donnait une teinte sépia, ou les coloriait. Il pouvait passer des journées entières sur un tirage, parfois pour rien, parce que tout pouvait foirer à un moment." De sa technique, Grooteclaes lui-même disait: "Je colorie avec difficulté, avec rage, avec amour. Et avec un tout petit peu de couleur."

Modèles et enseignement

Le photographe avait trois filles, elles furent souvent ses modèles. "Il avait une attention très particulière pour tous ceux qu'il aimait," explique Marianne Grooteclaes, "et particulièrement pour nous, ses trois filles." Mais la photographie ne permettait pas de vivre aisément. Grooteclaes devint enseignant à St-Luc à Liège. Un métier difficile pour lui, car il n'aimait pas prendre les présences, il n'aimait pas beaucoup le cadre scolaire. Mais Hubert Grooteclaes a également contribué à faire émerger une série de photographes en Wallonie, dont une vingtaine sont d'ailleurs présents sur un niveau de l'exposition, comme Jean-Louis Vanesch, Jean Janssis, Jean-Luc Deru, Damien Hustinx, Alain Janssens, Thomas Chable, Pierre Houcmant...
L'exposition montre aussi que Grooteclaes réalisa dès les années 60 des oeuvres assez pop utilisant la photo, la peinture et le graphisme. Ses variations sur un même négatif sont à cet égard également intéressantes. Il a parfois trop usé de ces procédés, mais à la fin de sa vie, il est revenu à une photographie noir et blanc, plus classique, et non dénuée de charmes.

Alain Delaunois

Exposition au Grand Curtius à Liège, jusqu'au 25 janvier 2015. Deux ouvrages paraissent pour l'occasion: "Hubert Grooteclaes photographe", aux éditions Luc Pire, et "8 minutes et 19 secondes", avec un texte de Rascal et des photographies de Grooteclaes, aux éditions Pastel/L'Ecole des loisirs.

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