Elle s’appelle Halyomorpha halys, de son nom savant, ou plus vulgairement punaise diabolique. Venu d’Asie, cet insecte très polyphage qui cause d’importants dégâts sur les cultures (vergers, vignes, etc.) ne doit pas être confondu avec notre Rhaphigaster nebulosa (la punaise autochtone).
Comment la reconnaître ?
Cette punaise est facilement reconnaissable : assez grosse (1,7 cm de long pour l'adulte), de couleur grise et brune, elle présente des motifs clairs et réguliers sous le bord des élytres. Il suffit aussi de la retourner et d'observer son abdomen. Notre punaise autochtone se trouve dotée d'une épine abdominale entre les pattes, alors que la punaise diabolique, elle, n’en a pas. L’alternance des anneaux noirs et blancs sur leurs antennes est répartie de manière différente.’La punaise diabolique (à droite) ressemble assez à sa cousine autochtone, mais il s’agit bien d’une espèce invasive. Elle est originaire d’Asie de l’Est, de Chine précisément (photo Jean-Claude Streito, Inra).
Où la trouve-t-on en France ?
Cette punaise étrangère serait en train de coloniser la France, notamment l’Alsace et l’Île-de-France. Sur l'application Agiir, dédiée aux insectes introduits ou espèces invasives, les gens peuvent envoyer leurs photos de punaises. Entre 2012 et août 2018, l'Inrae a recueilli 300 signalements. Et en 2019, toujours selon l'institut, la punaise diabolique avait déjà conquis plus de 50 % des départements métropolitains.
Quelle est son origine ?
La punaise diabolique est un hémiptère de la famille des Pentatomidae originaire d’Asie (Chine, Japon, Taiwan et Corée). En Europe, cette punaise a été identifiée officiellement pour la première fois en Suisse en 2007, dans le canton de Zurich, dans un jardin japonais.
Quels dégâts peut-elle faire ?
Elle est inoffensive pour l'homme. Quelques très rares cas d’allergie ont été recensés aux États-Unis, mais pas chez nous. Par contre, cette espèce est friande de fruits, de cultures maraîchères, de maïs…. Elle peut causer d’importants dégâts sur la filière arboricole. L'Inrae, sur son site Agiir, explique qu'elle le fait en insérant ses stylets dans les organes reproducteurs qui sont le plus souvent la partie de la plante qui présente le plus d’intérêt économique. L’insecte en se nourrissant peut causer des marques et des déformations sur les semences et les fruits, notamment de type gousse, avec des zones spongieuses blanchâtres à la surface des fruits, ou des dommages internes des tissus visibles sous forme de décolorations externes ou de taches de la chair. En plus des pertes de qualité des fruits commercialisés, les piqûres peuvent entraîner des baisses de rendements suite à l’avortement des bourgeons floraux ou à la chute des jeunes fruits. Chez les fruits à coque comme les noisettes, les piqûres accroissent le nombre de fruits vides.
Comment s'en débarrasser chez soi ?
Pour l'Inrae, utiliser un insecticide ne sert à rien. Le plus simple est de les attraper avec un aspirateur par exemple et de jeter le sac ensuite. Des pièges à punaises diaboliques peuvent être achetés ou fabriqués afin d’en capturer une partie.
Géraldine Phulpin
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