Une femme âgée logeant à la résidence Les Pléiades, à Montréal-Est, est morte après avoir été retrouvée à l’extérieur du bâtiment, hier matin.

Les ambulanciers d’Urgences-santé ont été les premiers à intervenir sur les lieux afin de transporter la dame vers l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, précise Véronique Dubuc, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Sa mort, vraisemblablement par hypothermie, a été constatée par la suite.

Depuis le drame, la résidence Les Pléiades, ressource intermédiaire où résident 52 personnes en perte d’autonomie modérée ou atteintes d’alzheimer, demeure inaccessible aux médias. Même constat pour la direction, cloîtrée dans la résidence, située entre le fleuve et un imposant terminal maritime.

Événement malheureux

« C’est un événement très malheureux, on prend ça très au sérieux », affirme Claude Riendeau, directeur du programme au soutien à l’autonomie des personnes âgées pour le Centre intégré universitaire de santé et service sociaux (CIUSSS) de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

Son organisation a lancé sur-le-champ une enquête interne. « On va agir rapidement », a assuré M. Riendeau, réitérant sa confiance envers cette ressource d’hébergement.

Il souhaite apporter le plus promptement possible des correctifs aux mesures de sécurité en place, si les auteurs de l’enquête devaient en faire la recommandation. Le Bureau du coroner mène également sa propre enquête.

« Une surveillance avait lieu toutes les heures dans les chambres. [...] On va voir avec l’enquête ce qu’il s’est vraiment passé. » — Claude Riendeau, du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal

L’enquête interne que mène le CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal devrait notamment se prononcer sur le ratio entre le nombre de résidants et celui de membres du personnel les encadrant. « On ramasse encore des renseignements pour savoir s’il y aura une enquête criminelle ou non », a pour sa part déclaré en mi-journée la porte-parole du SPVM, Véronique Dubuc.

Pas le premier cas dans l’est de la ville

Le cas survenu hier matin n’est pas sans rappeler celui de la mère de Gilles Duceppe, Hélène Rowley Hotte, 93 ans, retrouvée morte de froid en janvier dernier à l’extérieur de sa résidence pour personnes âgées de l’est de l’île.

Dans son cas, c’était une alarme d’incendie qui l’avait poussée dehors, par une nuit de tempête de neige. Souffrant de problèmes d’ouïe, elle n’aurait pas saisi la directive demandant aux résidants de demeurer à l’intérieur. Elle a été retrouvée dans la neige, devant la résidence Lux Gouverneur, tout près du boulevard de l’Assomption, rue Sherbrooke.

Président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet espère que les rapports du coroner relatifs à ces deux morts « appelleront à un resserrement des normes pour vérifier les entrées et sorties de résidants » dans les résidences pour personnes âgées. 

— Avec la collaboration d’Ariane Lacoursière, La Presse