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À la campagne comme à la ville on peut déguster les fraises que l’on cultive soi-même. Les belles petites fleurs blanches du fraisier offrent de surcroît un plus décoratif, dont tous les jardins pourront profiter. Comment bien le cultiver, faire sa récolte et la conserver ? Lisez donc notre fiche complète sur cette plante gourmande.
Description de la plante
Le fraisier est une plante vivace qui pousse en touffes généralement prostrées et plus ou moins hautes. Ses fines tiges sont habillées d’un feuillage d’un beau vert franc quelques fois panaché de blanc crème. Ces feuilles sont composées de 3 folioles (une foliole étant comme une feuille mais qui est groupée pour former une feuille) au bord denté et souvent duveteuses.
Il se propage par de très long rameaux appelés stolons qui peuvent atteindre jusqu’à 30 cm de long. Ces stolons sont capables de s’enraciner au niveau de leurs feuilles, devenant alors de nouveaux pieds.
La floraison a lieu au printemps mais parfois également à l’automne voire tout au long de la belle saison. Elle est très semblable à celle des autres membres de la famille des Rosacées, avec ses fleurs simples à cinq pétales arrondis, blanches, rosées ou jaune pâle.
Le fraisier est cultivé pour ses fruits ovoïdes et plus ou moins allongés, charnus, rouges et très goûteux. Bien que ces fruits soient en fait de faux fruits, ce que nous mangeons est seulement un gros réceptacle charnu. Les vrais fruits sont les petites graines parsemées à sa surface.
On distingue les variétés non remontantes avec une fructification généreuse en continu dans l’année, souvent précoce, en mai et juin ; et des variétés remontantes avec des fructifications plus tardives (de juillet aux gelées) et régulières, sur une longue période mais par petites quantités. D’autres groupes existent cependant, qui sont des stades intermédiaires en fonction de la période de jour et de la température.
Bien que très connue et cultivée chez les Romains, ce n’est que depuis les années 1715 qu’elle est consommée comme un fruit. Auparavant, elle était utilisée pour ses qualités thérapeutiques.
La fraise est en effet un fruit très peu calorique, qui contient de la provitamine A, beaucoup de vitamine C, de la vitamine B9, du magnésium, du calcium et du fer.
Variétés de fraisiers
Moins de 50 variétés de fraises sont répertoriées dans le catalogue français des espèces et variétés mais on en connaît plus de 600.
Parmi les plus connues des fraises ananas (l’espèce hybride qui a donné la plupart des variétés qu’on cultive) non remontantes :
'Gariguette' produit généreusement et tôt des fruits allongés très parfumés et acidulés.
'Ciflorette' est une variété de très bonne qualité gustative et dont les fruits se conservent bien.
'Mme Moutot' est une variété ancienne de fraises, qui donne de gros fruits à chair ferme et bien sucrée.
'Cigoulette' est une variété résistante aux maladies. Elle donne abondamment des fruits tendres, juteux et sucrés qui sont parfaits pour la congélation.
'Surprise des Halles' est une variété ancienne, de collection. Rustique et résistante aux maladies, elle donne abondamment des fruits qui se conservent bien. Sa chair rouge rose est sucrée, acidulée, de très bonne saveur.
Des remontantes :
'Annabelle' est une variété productive qui produit des fraises de bonne taille, acidulées et sucrées.
'Cirafine' produit des fruits allongés bien juteux à la saveur marquée.
'Charlotte' est une variété rustique. Ses fruits fermes ont une saveur de fraise des bois.
'Maestro' donne des fruits très gros et savoureux à la chair ferme et juteuse. Elle est résistante aux maladies et très productive.
'Mara des bois' est une petite fraise au goût sucré qui rappelle la fraise des bois. Très productive, résistante aux maladies, sa taille réduite la destine à la culture en pot.
'Mount Everest' est une variété à la production généreuse de gros fruits à la chair délicate dont la saveur est proche de celle de la fraise des bois.
Autre espèce très connue : Fragaria vesca, le fraisier des bois, une espèce sauvage qui donne des fruits petits très fragiles mais particulièrement parfumés.
Pour en savoir plus, retrouvez les 10 meilleures variétés de fraisiers à cultiver.
Utilisation au jardin ou sur la terrasse
Au jardin, il aura sa place au potager surtout, où il sera accompagné des haricots et autres Fabacées, des membres de la famille de l’ail, des épinards, mâches et autres laitues, entre autres. Par contre vous le garderez loin des choux.
Mais il peut aussi former un couvre-sol ornemental, trouvant ainsi sa place dans les massifs ou en bordures de plates-bandes.
Sur une terrasse ou un balcon, le fraisier pourra être facilement cultivé en pots, en suspension ou encore dans de grandes jarres percées, grâce aux espèces ‘vivarosa’ et ‘Mount Everest’. Les variétés remontantes telles ‘Mara des bois’ ou ‘Rabunda’ sont aussi adaptées à ce type de culture.
Conseils sur la plantation
Conditions
Le fraisier est planté dans un sol légèrement acide ou neutre (mais non calcaire), très bien drainé, riche en humus, meuble voire sableux. Il a notamment une préférence pour les sols silico-argileux.
Le fraisier pousse en climat chaud. Il aimera donc une situation plein soleil dans les régions tempérées et semi-ombragée dans les zones les plus chaudes, pour de gros fruits, qu’il peut produire durant 6 mois ou plus. On exposera à une ombre légère les fraisiers des bois, à l’abri du vent. Les fraisiers modernes, plus rustiques, supportent les gelées dans toutes les régions, attention quand même au moment du choix de la variété, nombreuses sont celles qui craignent les gelées printanières.
Semis
Le fraisier peut également être semé, même si cela ne se pratique pas beaucoup chez les particuliers. Ses graines très fines vont être semées en terre au cours de l’été plutôt qu’en godet, dans un sol ameubli et enrichi. Les graines ne sont pas recouvertes, elles mettent 1 à 4 semaines pour lever.
Plantation
Lors de la plantation en automne (l’idéal est le mois de septembre, la terre est encore chaude de l’été et assurera une bonne reprise de la plante), on ajoutera du compost à la terre du fraisier. Afin de faciliter son enracinement lorsqu’il est planté au printemps, on supprimera les premières fleurs et on restera vigilant à l’arrosage.
Pensez à ameublir le sol sur une bonne trentaine de centimètres en même temps que vous ajoutez du compost (ou du fumier bien décomposé).
En climat froid, la culture du fraisier se fait en sillons dans des films plastiques, ou sous un paillage de mulch d’écorces, de coques de cacao, d’aiguilles de pin, de paille hachée ou encore de paillettes de lin.
Mettez en place les plants, à raison d’un tous les 35 centimètres environ.
Pour les fraisiers cultivés en pot, on prévoira au fond une couche de drainage de 3 ou 4 cm de billes d’argiles, que l’on recouvrira d’un terreau riche.
Pour vous aider, suivez nos conseils sur la plantation des fraisiers : quand la faire ? Comment la faire ?
Conseils sur l’entretien
Le fraisier est très gourmand en eau, la terre ne doit pas sécher en été. Suivez ces quelques conseils pour satisfaire la soif de votre fraisier : arrosez chaque pied individuellement, binez le sol 3 ou 4 fois durant l’été, entre les rangées de fraises au printemps pour garder la fraîcheur du sol et éliminez les mauvaises herbes ; enfin, ajoutez un paillage avant la floraison : l’humidité sera conservée et les fraises protégées de la boue. Par contre, vous ôterez ce paillage en hiver afin de ne pas garder trop d’humidité au pied.
Pour en savoir plus, lisez aussi nos conseils sur l'arrosage des fraisiers.
Le fraisier est aussi gourmand en éléments nutritifs. Pour une bonne récolte et un fraisier en pleine santé, apportez un engrais spécial fraisier au démarrage de la végétation puis après la première récolte en juin-juillet et encore en automne. En hiver, le fraisier ne demande aucun soin, laissez le dormir. Suivez nos conseils pour savoir comment le protéger en hiver.
Pour en savoir plus, suivez nos conseils sur l'entretien des fraisiers et l'entretien de fraisiers en pot.
Il est important de tailler le fraisier. En plus d’éviter la propagation des maladies, la taille des stolons en particulier permet d’obtenir des pieds-mères plus touffus. Ainsi, en novembre, supprimez toutes les feuilles et les stolons à 5 cm. Les hampes florales sont aussi à supprimer lorsqu’elles se développent en dehors de la période de fructification, pour ne pas fatiguer inutilement le plant. Suivez nos conseils pour savoir que faire des stolons.
Bien que relativement résistants et rustiques, les fraisiers apprécieront d’être protégés des fortes pluies et des dernières gelées de l’hiver, par exemple avec un mini-tunnel.
La multiplication d’un fraisier se fait par division de la touffe, en prélevant une partie sur l’extérieur du pied. On peut également le marcotter (bien qu’il se débrouille généralement tout seul pour ça !) en couchant ses longues tiges (ses gourmands) au sol afin qu’elles émettent des racines. Une fois celles-ci développées, il suffit de séparer ces tiges du pied-mère. Pour en savoir plus, suivez nos conseils sur la multiplication des fraisiers.
Maladies et ennemis
Sachez que les apports d’eau aident à lutter contre certains parasites, comme l’araignée rouge. Par contre, si le sol est mal drainé et les pluies fortes, le fraisier peut subir l’attaque de champignons, comme le botrytis. Celui-ci s’infiltre par les blessures de la plante et marque les feuilles de taches rondes et brunâtres. Pour lutter contre ce champignon, il faut supprimer les feuilles basses les plus atteintes et dégager les racines – ce parasite aime les endroits confinés et humides. Si malgré cela, le développement du parasite ne semble pas régresser, le recours à la bouillie bordelaise à la mi-mars peut s’imposer. Il en sera fait de même contre l’oïdium, cette poussière blanche sur les feuilles.
L’anthracnose est un autre champignon qui peut s’attaquer au fraisier.
Le fraisier peut également souffrir de chlorose s’il est planté en terre calcaire, ses feuilles deviennent alors jaunes et la plante se met rapidement à dépérir. Appliquez un produit anti-chlorose et évitez de replanter des fraisiers dans ce sol qui ne leur convient pas. Vous pouvez lors de la plantation creuser des trous assez grands et ajouter du terreau de feuilles ou de la terre de bruyère.
Voici quelques conseils pour une récolte abondante : privilégiez les nombreuses variétés de Fragaria vesca et méfiez-vous des oiseaux et des escargots, grands amateurs de fraises.
En automne, après les récoltes, coupez et brûlez toutes les feuilles abîmées ou sèches et éliminez les stolons les plus faibles et ceux que vous ne désirez pas conserver.
Attention : n’utilisez pas les stolons de fraisiers malades pour créer de nouvelles plantations, vous encourageriez la propagation des maladies à virus.
Récolte
Ainsi de mai à novembre, selon la variété, récoltez régulièrement (tous les 2-3 jours) les fraises bien colorées. Les variétés non remontantes se récoltent durant une période plus courte, de mai à juillet. Il faut 180 à 240 jours aux plants pour donner des fruits matures.
Sachez qu’un bon ensoleillement rendra les fruits plus sucrés et parfumés. Une fois récoltées, les fraises doivent être vite consommées, car elles ne se gardent pas très longtemps.
Conservation
Évitez de faire attendre des fraises fraîches au froid, elles y perdraient beaucoup en saveur. Il est préférable de les cueillir pour une consommation immédiate. Par contre, une fois transformées, leur temps de conservation se prolonge de manière importante.
Les fraises peuvent aussi être congelées crues et natures. Sélectionnez les fruits les plus beaux, pas trop mûrs, sans choc et sains. Passez vos fraises rapidement sous l’eau avant de les essuyer et de les équeuter. Disposez-les ensuite sur un plateau, sans qu’elles se touchent trop puis mettez-les au congélateur. Une fois congelées, elles pourront être mises en poche et conservées ainsi durant 6 mois. Pour en savoir plus sur la conservation des fraises par le froid, lisez notre article sur la congélation des fraises.
Transformation
Comment déguster la fraise ? Les idées ne manquent pas : crue, nature ou avec du sucre, dans les pâtisseries, glaces, coulis, compotes ou confitures… N’hésitez pas : la fraise est une bonne source de vitamine C. Déjà au Moyen-âge, les femmes la savouraient avec de la crème, les hommes préférant la déguster avec du vin*.
Pour la transformer en vue d’une longue conservation, vous avez plusieurs options : la confiture bien sûr, mais aussi le coulis, et les glaces et sorbets.
Un peu de botanique
De la famille des Rosaceae, le genre Fragaria est très proche du mot français "fragrance", c’est en effet son parfum qui lui a valu ce nom. La plupart des espèces de fraisiers que l’on cultive aujourd’hui sont des Fragaria x ananassa.
*L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.