Les plus belles fortifications Vauban

Publié le par Marine Guiffray

Citadelles, forts, villes fortifiées… Pas de doute, Vauban a laissé son empreinte sur l'ensemble du territoire français. Témoins de l'histoire, ses créations sont aujourd'hui considérées comme des chefs-d'œuvre d'architecture. Certaines sont même inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO. Pour vous familiariser avec le travail de cet homme hors du commun, voici 10 de ses plus belles constructions. À visiter sans attendre !

La citadelle et les remparts de Saint-Martin-de-Ré

La citadelle (ci-dessus) et l'enceinte de Saint-Martin-de-Ré sont inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008.

Construites entre 1681 et 1691 pour protéger les habitants de l'île de Ré de l'invasion ennemie, les fortifications de Saint-Martin-de-Ré comprennent 14 km de remparts et une citadelle. Cette dernière est très représentative du système de défense conçu par Vauban, reconnaissable à sa forme en étoile : la structure alterne bastions saillants (forme pentagonale) et courtines (partie rentrantes), doublés de remparts en demi-lune (forme triangulaire).

Qui était l'architecte Vauban et comment se caractérisent ses oeuvres ?

Né le 15 mai 1633 sous le règne de Louis XIII, Sébastien Le Prestre de Vauban fait ses armes dans la Fronde contre le jeune roi Louis XIV, avant de s'engager à son service. Dans l'armée du roi, il se distingue par sa bravoure et acquiert de solides connaissances militaires et stratégiques. À cette époque, la guerre change : la lance et l'épée sont remplacées par les arcs et les armes à feu, les affrontements directs par la prise des places fortes. C'est alors à Vauban, devenu ingénieur ordinaire du roi en 1655 puis commissaire général des Fortifications en 1678, que la France doit son incroyable réseau de citadelles, forts et tours défensives. Si leur usage est aujourd'hui devenu plus touristique que stratégique, les fortifications de Vauban continuent toutefois de rayonner, surprendre et d'étonner par la grandeur.

L'enceinte urbaine, les quatre forts et le pont de Briançon

En ingénieur expérimenté, Vauban sait s'adapter au terrain. À Briançon, le dénivelé oblige l'architecte à étager l'enceinte urbaine sur quatre niveaux différents. Les forts des Salettes, des Têtes, du Randouillet et Dauphin ne sont construits qu'à partir de 1713 par ses successeurs. Depuis 2008, ces derniers, ainsi que l'enceinte de la ville et le pont d'Asfeld, sont inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.

La citadelle de Besançon

En 1668, Vauban entreprend de construire une citadelle dans l'un des méandres du Doubs pour protéger la Franche-Comté. Laissé quelques années aux mains des Espagnols occupant la région, le chantier est repris par l'ingénieur français en 1674. Il y ajoute des tours et fait construire le fort Griffon. Les fortifications de la ville ne sont finalement achevées qu'en 1693, formant ainsi Besançon.

Les remparts, le fort Libéria et la Cova Bastera de Villefranche-de-Conflent

Située dans les Pyrénées-Orientales, Villefranche-de-Conflent est construite en marbre rose de la région.

Depuis la fin du 17e siècle et le début du 18e, la cité médiévale de Villefranche-de-Conflent est protégée par les remparts, le fort Libéria et la Cova Bastera, ou grotte fortifiée, conçus par Vauban. Considéré comme un des plus beaux villages de France, le site est également inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008.

La citadelle et les forts : patrimoines de Blaye

Le fort Pâté se trouve sur l'île du même nom, dans l'estuaire de la Gironde.

Conçues pour protéger le port de Bordeaux des flottes anglaises et hollandaises, les fortifications de la ville de Blaye comptent une enceinte à quatre bastions et trois demi-lunes, un fort carré lui faisant face sur la rive gauche de la Gironde (le fort Médoc) et une tour ovale bâtie sur l'île du Pâté, en travers de l'estuaire (le fort Pâté).

La forteresse de Socoa, site d'histoire au Pays Basque

D'abord voulu par Henri IV pour protéger Saint-Jean-de-Luz des Espagnols, le fort de Socoa, à Ciboure, est finalement édifié sous Louis XIII, à partir de 1627. À la fin du 17e siècle, il est renforcé par Vauban, qui construit la jetée.

La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port

La citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port est construite à l'emplacement de l'ancien château fort des rois de Navarre. Elle abrite aujourd'hui un collège et ne se visite que l'été.

Idéalement située au sommet de la colline de Mendiguren, à 80 mètres de hauteur, la citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port est édifiée vers 1625 à la demande de Richelieu, dans un contexte de guerres de religion et de conflits franco-espagnols. Ce n'est que soixante ans plus tard que Vauban fait construire les dehors de la forteresse : demi-lune orientale, contrescarpe, chemin couvert à traverses... Il ajoute également des tours bastionnées à l'enceinte de la ville.

La citadelle du Château-d'Oléron

Partiellement détruite par les bombardements de 1945, puis restaurée, la forteresse est aujourd'hui l'un des sites les plus visités de l'île d'Oléron.

Le Château-d'Oléron est une commune française située sur l'île d'Oléron, en Charente-Maritime. En 1630, Richelieu y fait construire une citadelle sur les vestiges d'un château médiéval. Elle est ensuite renforcée par Vauban à la fin du 17e siècle pour protéger l'arsenal royal de Rochefort, alors premier port militaire de France.

Les forts de Saint-Malo

Le fort du Petit Bé est accessible à pied ou en bateau passeur. Un drapeau est hissé pour indiquer qu'il est ouvert au public, en fonction de la météo.

Pourquoi la ville de Saint-Malo est-elle fortifiée ?

De 1688 à 1697, dans le contexte de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le royaume de France est menacé de toutes parts. Pour protéger le littoral breton, Vauban établit une chaîne de défense constituée de plusieurs places fortes. Rien qu'à Saint-Malo, on compte trois forts de mer construits par l'ingénieur : le Fort national, le fort du Petit Bé et le fort de la Conchée.

La tour dorée de Camaret-sur-Mer

La tour dorée doit son nom à la couleur ocre de son mortier.

Dans le Finistère, à l'extrémité de la presqu'île de Crozon, se dresse la tour dorée de Camaret-sur-Mer. Construite entre 1693 et 1696, elle mesure 18 mètres de hauteur et permettait de tirer au canon sur les bateaux ennemis. Les boulets étaient d'abord chauffés dans le four attenant afin d'embraser les navires. La tour est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2008.